Jean-Sébastien Laberge est un philosophe canadien dont la pensée s’inscrit dans la lignée de Gilles Deleuze et Félix Guattari. Son parcours intellectuel traverse les champs de la métaphysique, de l’écosophie, de la démocratie radicale et de la critique du capitalisme contemporain.

Formation et premières recherches

Né à Montréal, Laberge a d’abord étudié la philosophie et la science politique à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où il découvre les philosophies du désir et de la multiplicité. Il poursuit ensuite un échange à l’Université Paris VIII – Vincennes-Saint-Denis, foyer historique de la philosophie deleuzienne et guattarienne.

Entre 2012 et 2015, il réalise une maîtrise en philosophie à l’Université de Sherbrooke, sous la direction de Sébastien Charles, avec un mémoire intitulé La quête de l’univocité deleuzienne. De la quantité intensive à la multiplicité substantive, de la distinction réelle à la synthèse disjonctive (PDF). Cette recherche interroge la structure ontologique du réel chez Deleuze, à travers Spinoza et Duns Scot.

Dans le même temps, il participe au prestigieux programme Erasmus Mundus Europhilosophie, qui le conduit à l’Université Toulouse-Jean Jaurès et à l’Université de Coimbra au Portugal. Ce parcours européen lui permet de développer une approche comparée des traditions philosophiques françaises et continentales.

Le tournant écosophique

À partir de 2016, son travail prend un tournant décisif : il se consacre à l’étude de Félix Guattari et à la pensée écosophique, qu’il aborde dans sa thèse de doctorat intitulée La démocratie écosophique : Félix Guattari militant, 1985-1992, en cotutelle entre l’Université d’Ottawa et l’Université Paris Nanterre, sous la direction de Dalie Giroux et Anne Sauvagnargues.

Ce projet explore la période militante tardive de Guattari, ses engagements écologiques, et sa tentative de repenser la démocratie à l’aune des crises sociales, environnementales et subjectives contemporaines.

Activité éditoriale et recherche actuelle

Laberge est membre du groupe de recherche HAR (Histoire des arts et des représentations) à l’Université Paris Nanterre, où il s’intéresse aux croisements entre philosophie, esthétique, art et cinéma. Il contribue régulièrement à la revue internationale La Deleuziana, dont il a co-édité plusieurs numéros thématiques, notamment sur l’écosophie et la schizoanalyse.

Son orientation actuelle mêle écologie politique, philosophie du désir et critique institutionnelle. Il cherche à penser une écologie intégrale — mentale, sociale et environnementale — dans la continuité du projet deleuzo-guattarien.

Axes de recherche principaux

• Métaphysique de l’univocité et ontologie du multiple (Deleuze, Spinoza)

• Écosophie et politique de la subjectivité (Guattari)

• Critique du capitalisme et microfascismes contemporains

• Transversalité et organisation non hiérarchique

• Philosophie, art, théâtre et cinéma