FORMATION ET ASPIRATIONS
Jeunesse et formation intellectuelle
Le parcours de Jean-Sébastien Laberge se distingue par une solide formation à la croisée du Canada et de l’Europe.
Entre 2006 et 2011, il obtient son baccalauréat en philosophie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), avec une mineure en science politique.
De 2010 à 2011, il effectue un échange d’études à l’Université Paris VIII – Vincennes-Saint-Denis, haut lieu de la philosophie contemporaine.
De 2012 à 2015, il poursuit une maîtrise en philosophie (recherche) à l’Université de Sherbrooke sous la direction de Sébastien Charles, avec un mémoire intitulé La quête de l’univocité deleuzienne – un travail consacré à la lecture deleuzienne de Spinoza.
En parallèle, il suit le programme Erasmus Mundus Europhilosophie, consacré aux philosophies française et allemande, à l’Université Toulouse-Jean Jaurès (France) et à l’Université de Coimbra (Portugal).
De 2015 à 2023, il entreprend un doctorat en cotutelle entre l’Université d’Ottawa (Canada) et l’Université Paris Nanterre (France). Sa thèse, dirigée par Dalie Giroux et Anne Sauvagnargues, s’intitule La démocratie écosophique : Félix Guattari militant (1985-1992).
Parallèlement, il rejoint le laboratoire HAR (Histoire des arts et des représentations) à Paris Nanterre, où il relie la philosophie à l’esthétique, au cinéma, à l’art et au théâtre.
Dans ses propres termes :
« Après m’être intéressé à l’appropriation deleuzienne de la métaphysique de Spinoza, mes recherches portent désormais sur l’écosophie de Guattari… »
(uottawa.academia.edu)
Son parcours révèle ainsi une évolution intellectuelle progressive : d’une réflexion métaphysique centrée sur l’univocité et les multiplicités, vers une philosophie écologique et politique – où la démocratie, le pluralisme et le dissensus deviennent des enjeux centraux.
Moments-clés et motivations
Du métaphysique à l’écosophique
Le tournant majeur de son parcours se situe dans le passage d’une philosophie de la métaphysique à une philosophie écosophique et engagée.
Laberge conçoit la philosophie non comme une spéculation abstraite, mais comme un acte ancré dans les réalités écologiques, sociales et politiques.
La pensée de Guattari, articulant écologie environnementale, sociale et mentale, devient le cœur de sa recherche.
Sa thèse La démocratie écosophique explore la possibilité d’une démocratie pluraliste inspirée par Guattari, où la création collective et la subjectivité sont centrales.
Formation transnationale et bilingue
Sa formation en cotutelle entre le Canada et la France lui permet de relier les traditions philosophiques anglophone et francophone, un ancrage biculturel rare qui nourrit son approche critique et ouverte.
L’expérience Erasmus, entre la France et le Portugal, enrichit encore sa perspective interculturelle et européenne.
Engagement éditorial et collectif
Au-delà de l’écriture, Laberge s’investit activement dans la diffusion et l’édition philosophique.
Il est membre de l’équipe éditoriale de La Deleuziana, revue internationale en ligne, et a co-dirigé les numéros spéciaux “50 Years of Anti-Oedipus” (2023).
Son activité éditoriale traduit un souci constant : penser la philosophie comme pratique collective, ouverte et transversale.
Gilles Deleuze
Felix Guattari
Aspirations et trajectoire future
Les travaux de Laberge laissent entrevoir plusieurs directions majeures :
Développer la démocratie écosophique en pratique
Penser comment l’écosophie peut inspirer de nouvelles formes de démocratie, de participation et de vivre-ensemble.Approfondir la transversalité
Inspiré par son article “Transversality, or How Not to Reproduce the Organisations You Fight” (2024), il cherche à formuler des modes d’action politiques non hiérarchiques, créatifs et résistants aux formes de pouvoir figées.Croiser philosophie, art et écologie
Son lien avec le laboratoire HAR renforce sa conviction que la pensée doit s’expérimenter dans les formes artistiques et esthétiques.Favoriser le dialogue international
Il s’intéresse à la réception de Guattari au Brésil, au Japon et dans les contextes non occidentaux, souhaitant inscrire son travail dans une conversation transnationale.Promouvoir la philosophie comme pratique collaborative
Par l’édition, la traduction et la coopération intellectuelle, il entend transformer la recherche en un espace commun de création.